Les détresses vitale
RÔLE DES FONCTIONS VITALESTrois fonctions ont un rôle essentiel dans le maintien en vie d’une victime prise en charge par des secouristes :
- La fonction nerveuse ;
- La fonction respiratoire ;
- La fonction circulatoire.
1 : La fonction nerveuseElle a pour rôle :
- De maintenir la personne en état de conscience et lui permettre une vie de relation ;
- De permettre les mouvements (motricité) et la perception (sensibilité) ;
- De commander les mouvements respiratoires ;
- De protéger les voies aériennes grâce à des réflexes. Ces réflexes sont :
Le réflexe de déglutition, qui permet d’avaler la salive ;
Le réflexe de toux, qui permet l’expulsion des liquides ou petites particules des voies aériennes ;
2 La fonction respiratoireElle a pour rôle d’apporter en permanence de l’oxygène à l’organisme en puisant ce dernier dans l’air ambiant où il existe à une concentration de 21% et en le transportant au niveau des alvéoles pulmonaires avant qu’il ne soit pris en charge par la circulation.
En retour, la fonction respiratoire permet d’évacuer le dioxyde de carbone contenu dans le sang vers l’extérieur de l’organisme.
3 La fonction circulatoireElle a pour rôle, grâce à la circulation du sang dans les vaisseaux :
- De transporter l’oxygène des poumons vers les tissus où il est utilisé ;
- De transporter l’énergie extraite des aliments vers les cellules ;
- De recueillir le dioxyde de carbone puis de le transporter vers les poumons pour être éliminé ;
- De recueillir les déchets des aliments et de les éliminer, entre autres, dans les urines.
Définition de la détresse vitale :On appelle détresse vitale l’atteinte d’une ou plusieurs des trois fonctions vitales de l’organisme.
Si l’inconscience et l’arrêt cardio-respiratoire sont des détresses vitales majeures qui relèvent de gestes de secours immédiats, il existe un certain nombre de situations où une victime peut présenter des signes visibles de détresse vitale sans que pour autant elle soit inconsciente ou en arrêt respiratoire.
Le secouriste doit pouvoir identifier ces signes pour mettre en œuvre les gestes de secours nécessaires et demander un avis médical immédiat et permettre l’intervention d’une équipe de secours médicale sans délai.
LES CONSÉQUENCES D’UNE DÉTRESSE VITALEL’atteinte d’une fonction vitale retentit rapidement sur les deux autres et menace immédiatement ou à très court terme la vie d’une victime car ses organes vitaux, cerveau, cœur, poumons sont privés rapidement d’oxygène.
RECHERCHER UNE DÉTRESSE VITALELa recherche d’une détresse vitale se fait en 6 points.
1 – Évaluer l’orientation de la victime et rechercher une perte de connaissance (PC)
Lui demander par exemple :- « Comment vous appelez-vous ? »
- « En quelle année sommes-nous ?»
- « Où sommes nous ? »,
- « Que s’est-il passé ? »
Si la victime répond correctement aux questions, on dit qu’elle est consciente et orientée.
Dans le cas contraire, elle est consciente et désorientée. Si elle ne répond pas, c’est une détresse vitale, la personne est inconsciente.
Une victime qui ne se souvient pas de l’accident ou du malaise a souvent présenté une perte de connaissance (PC).
Demander à l’entourage qui a assisté à l’accident ou au malaise.
Évaluer la motricité :La motricité des membres supérieurs et inférieurs d’une victime doit aussi être évaluée chez une victime consciente en lui demandant :
- De remuer les doigts, puis les orteils ou les pieds ;
- De serrer les mains.
Une victime qui ne peut bouger un ou plusieurs membres présente une paralysie.
Examiner les pupilles :L’examen des pupilles permet de détecter des signes d’une détresse neurologique liée à un traumatisme crânien, une maladie vasculaire cérébrale ou une intoxication.
Le secouriste doit examiner les pupilles de la victime dans ce contexte. Normalement, elles sont de diamètre identique devant une source lumineuse moyenne.
Des pupilles de diamètres différents peuvent traduire une complication d’un traumatisme crânien ou un accident vasculaire cérébral et doivent faire considérer la victime en détresse nerveuse.
Évaluer la respiration :L’évaluation de la respiration se fait par l’observation de la partie supérieure de l’abdomen et de la partie inférieure du thorax d’une victime. Elle porte sur :
• La fréquence de la respiration, c’est-à-dire le nombre de mouvements par minute (compter sur une minute),
• Son amplitude : « comment l’abdomen et le thorax se soulèvent et s’affaissent à chaque respiration ? »
• Sa régularité et l’absence de pause de plus de 6 secondes entre les mouvements respiratoires.
Évaluer la circulation (pouls) :L’évaluation du pouls est obtenue par la palpation d’une artère dans les zones qui permettent de percevoir son battement car l’artère est située juste sous la peau, contre un os.
Le contrôle du pouls est un geste essentiel pour le secouriste.
Il doit être réalisé au cours de l’examen de la victime et répété régulièrement au cours de sa surveillance.
Le pouls d’une victime doit être évalué :
- Au niveau du poignet, en plaçant l’index, le majeur et éventuellement, l’annulaire sur le trajet de l’artère du poignet (radiale) située sur la face antérieure, dans le prolongement du pouce ;
- Puis au niveau du cou, en palpant l’artère du cou (carotide) proche du cœur si le pouls au niveau du poignet est imperceptible
- Au milieu du pli de l’aine (artère fémorale) avec deux ou trois doigts en cas d’impossibilité de recherche le pouls au niveau du cou;
- Au niveau de la face interne du bras chez le nourrisson (artère humérale)
Le secouriste doit déterminer :- La fréquence cardiaque en comptant le nombre de battements par minute ;
- La régularité du pouls et l’absence de pause ;
- L’amplitude ou force du pouls, déterminée par la facilité à le percevoir.
Apprécier l’aspect de la peau et des muqueuses
La couleur des muqueuses, la température et l’humidité de la peau de la victime doivent être évalués par le secouriste.
La couleur de la peau et des muqueuses est appréciée en observant la face interne des paupières.
La température et l’humidité de la peau de la victime sont évaluées en fonction de celle de la peau du secouriste en plaçant respectivement le dos et la paume de la main sur le front de la victime.
Cette peau peut être plus froide ou plus chaude que celle du secouriste, être très sèche, ou au contraire moite, ou au maximum couverte de sueurs.
Normalement, la peau de la victime est chaude et sèche et ses muqueuses sont roses.Certaines maladies peuvent modifier la couleur, la température et l’humidité de la peau.
Par exemple, la victime peut être pâle ou cyanosée et présenter une peau brûlante et humide ou froide et sèche ou froide et humide.
En résumé, rechercher une détresse vitale, c’est :1. Évaluer l’orientation et rechercher une perte de connaissance.
2. Évaluer la motricité.
3. Examiner les pupilles.
4. Évaluer la respiration (fréquence, amplitude, régularité).
5. Évaluer le pouls (fréquence, amplitude, régularité).
6. Apprécier l’aspect de la peau et des muqueuses (couleur, température, humidité).
Les gestes de secours à réaliser :La victime est consciente et présente des signes de détresse respiratoire :
- Installer la victime dans une position confortable pour lui permettre de mieux respirer, lui proposer la position demi assise ou assise ;
- Desserrer tous les vêtements qui peuvent gêner la respiration ;
- Expliquer à la victime votre action pour la réconforter ;
- Administrer de l’oxygène pour augmenter la teneur en oxygène de l’air inspiré et diminuer les conséquences de la détresse.
- Transmettre les informations recueillies pour obtenir une aide médicale ;
- Surveiller la victime en attendant l’arrivée d’un renfort.
Une victime consciente en détresse respiratoire ne doit jamais être allongée : la position assise ou demi assise libère les mouvements du diaphragme et améliore la respiration.